Loi du 6 novembre 2020 - Avis du CFAI

Le Conseil Fédéral de l’Art Infirmier (CFAI) a émis un avis d’initiative concernant la loi du 6 novembre portant sur la délégation des actes infirmiers à des personnes non légalement qualifiées à exercer.

Vous trouverez cet avis 2020-03 du CFAI concernant la loi du 6 novembre 2020 en vue d’autoriser des personnes non légalement qualifiées à exercer, dans le cadre de l’épidémie de coronavirus COVID−19, des activités relevant de l’art infirmier via le lien suivant CFAI/2020/AVIS-03


L'impact émotionelle du Covid - Webinaire

La pandémie Covid19 persiste et sollicite, comme jamais auparavant, des efforts considérables de la part du personnel soignant, mettant leur santé mentale et physique à rude épreuve.

Afin d’apporter un soutien potentiel dans ce contexte difficile, une rencontre virtuelle a été animée par Mr Laurent Moor, coach mental expert dans la gestion de la fatigue et du stress :

  • Comment se libérer de la fatigue physique et mentale ?
  • Comment maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée dans le contexte de la pandémie actuelle ?

Lors de ce webinar Mr Laurent Moor répond aux interrogations et fournit des trucs & astuces simples et efficaces.

Cliquez ici pour revoir la VIDEO 


Rencontres Infirmières 2020

Rencontres Infirmières 2020

Les traditionnelles « Rencontres Infirmières », organisées en collaboration avec SPF Santé Publique et l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB), ont eu lieu le 17 novembre 2020 par Webinar.

Le thème de la journée était « Le bien-être au travail en période de crise sanitaire »

Les présentations des orateurs sont disponibles via les liens.

9h00 – 9h15 : Mot d’ouverture par un représentant des autorités fédérales Santé publique

9h15- 9h30 : Introduction par M. Adrien Dufour – Porte-parole de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB).

9h30 – 10h15 : « La prévalence du risque du Burn-out liée au Covid- 19 chez les infirmiers francophones » par M. Arnaud Bruyneel – SIZ nursing

10h15 – 10h35 : Mesures adressées aux infirmiers

SPF : le fond blouses blanches, les accords sociaux, le soutien psycho-social 

INAMI : Mesures exceptionnelles durant la crise du Covid-19

10h35 – 11h00 : « Services de prévention et de protection au travail dans les secteurs infirmiers » par M. Mehdi El Fassi, co-président de BeFohn, la Fédération des infirmiers en santé au travail de Belgique

11h00 – 11h15 : Pause

11h15 – 12h00 :  « Comment la structure organisationnelle du travail peut-elle contribuer à un niveau de bien-être plus élevé pour les infirmiers» par M. Geert van Hootegem – HIVA

12h00 – 12h45 :  « La résilience chez les infirmiers « par Mme Birgit Vincke, chercheuse et enseignante en soins infirmiers à la Haute Ecole VIVES

12h45 – 13h00 : Clôture par Mme Josiane Fagnoul, membre du Bureau de l’UGIB et de la KPVDB

 

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Infirmières : on en a assez ?

Des maîtres-nageurs aux enseignants, tout le monde veut aujourd’hui pouvoir pratiquer des actes infirmiers. Ceux-ci sont toutefois protégés par la loi. Si nous voulons compter suffisamment d’infirmières et infirmiers lors de la prochaine épidémie, une meilleure rémunération ne suffira pas. Cette profession devra être mieux respectée.

Cet été, l’utilisation d’un insufflateur par les maîtres-nageurs a fait l’objet d’un débat. Les enseignants ne sont pas autorisés à donner des médicaments aux élèves. Les aides familiales ne sont pas habilitées à administrer de l’oxygène à un patient connu. Tous ces actes sont légalement réservés aux médecins et aux infirmières et infirmiers. À tort ou à raison ? Quels atouts supplémentaires l’art infirmier nous apporte-t-il ?

Protection légale

En Belgique, certains actes sont légalement réservés à certaines professions afin de protéger le public/le consommateur/le citoyen. Les soins de santé sont un secteur où la formation et l’expertise professionnelles sont tout particulièrement nécessaires. Toute personne qui effectue une opération sans le diplôme requis s’expose à des sanctions.

Ceci s’applique également à l’art infirmier. En ce qui concerne l’insufflateur, les études scientifiques approfondies sur la réanimation (médecine factuelle) ne fournissent pas de preuve ni d’argument en faveur de l’utilisation de moyens techniques par du personnel non médical. Il en va de même pour l’administration d’oxygène immédiate et sans diagnostic. Il est donc logique que ces moyens restent réservés au personnel médicalement formé. C’est également la raison pour laquelle ils sont protégés par la loi.

La loi n’est pas toujours pensée par protectionnisme (les médecins et les infirmières et infirmiers ont en effet bien assez de travail pour le moment…). Ceux qui enfreignent la loi prennent de gros risques.

Infirmières et infirmiers, experts

La réanimation par les maîtres-nageurs est une technique importante, quoiqu’isolée. Les actes infirmiers réservés sont remis en question dans des secteurs beaucoup plus vastes. Les aides familiales peuvent très bien dispenser de l’oxygène (paraît-il). Les éducateurs peuvent très bien s’occuper des escarres (paraît-il). Les enseignants peuvent très bien pratiquer des injections pour le diabète ou les allergies (paraît-il). Selon qui ? Selon, notamment, le gouvernement flamand, aux prises avec des pénuries au sein des institutions sous son autorité, pénuries qui ne peuvent être résolues avec le financement actuel ; une série de protocoles d’accord politiques continue à essayer de détricoter la compétence juridique fédérale des infirmières et infirmiers. Selon, notamment, le principal organe coordinateur de l’enseignement, qui a envoyé une circulaire au début de l’année scolaire dernière, annonçant froidement que les enseignants qui administrent des médicaments illégalement seraient couverts par leur assurance. Heureusement, de nombreux enseignants ont une idée différente de l’éducation à la citoyenneté et au respect de l’État de droit.

L’expertise des infirmières et infirmiers ne semble pas évidente pour tout le monde. On peut se demander pourquoi il faut encore suivre des (hautes) études pendant 4 ans. Cela ne doit quand même pas être si difficile. Ceci dit, personne ne revendique les actes des chirurgiens, des kinésithérapeutes ou des bandagistes, mais toujours ceux des infirmières et infirmiers. Étrange, mais logique : car la base de l’expertise infirmière réside précisément dans les soins quotidiens. Laver quelqu’un ou de lui donner une pilule, ce n’est pas compliqué. La toilette d’un patient est toutefois le moment idéal pour vérifier s’il présente un risque d’escarres, d’infection de la vessie ou d’aggravation de son score de douleur, si la charge des soins à domicile n’atteint pas sa limite… Rappelons en outre que les erreurs médicamenteuses sont à l’origine d’environ un quart des 2 000 décès évitables dans les soins de santé belges (à savoir des erreurs mortelles).

Les infirmières et infirmiers possèdent leur propre expertise. Si l’on veut valoriser leur profession, il ne suffit pas d’augmenter leur rémunération ; il faut aussi respecter leur expertise et donc, les dispositions légales. D’autres professions et décideurs pourront ainsi rendre également service à la santé publique. Parce que les actes réservés servent à protéger la qualité des soins.

Les infirmières et infirmiers sont des personnes de terrain. Dans la vie quotidienne, il n’est pas nécessaire de faire appel à un prestataire de soins professionnel pour chaque broutille. Les aidants proches peuvent déjà prodiguer tous les soins techniques aux membres de leur famille après avoir été formés par un médecin ou par une infirmière ou un infirmier. Les organes de concertation de la profession infirmière ont dressé un cadre permettant de confier des soins aux enseignants, aux éducateurs, aux soignants et autres de manière responsable. Quoi qu’il en soit, une chose est claire : compétence va de pair avec formation et avec responsabilité. Dans ce cas également, l’infirmière ou l’infirmier conserve son expertise pour évaluer l’état et le besoin de soins du patient/du demandeur de soins et doit pouvoir reprendre les soins à sa charge si son savoir-faire est requis.

La reconnaissance par la politique

Les infirmières et infirmiers et les aide-soignant(e)s (profession qui aide les premiers à prodiguer les soins de base) ont été en première ligne de la pire pandémie jamais connue depuis la grippe espagnole et la peste noire. Certains collègues et médecins ont payé leur mobilisation de leur vie, ce pour quoi ils ont tout notre respect. Les travailleurs acharnés, souvent dans l’ombre, apprécient sincèrement les marques de respect de la population. Les politiques, cependant, ont la mémoire courte. Très courte : des économies sont déjà annoncées dans le secteur des CSR alors que nous sommes encore au beau milieu de la deuxième vague !

La précédente législature n’a pas gâté les infirmières et infirmiers. Malgré des études précises menées par le KCE sur les effectifs nécessaires, la pression du travail ne cesse d’augmenter. Les diplômés de la formation professionnelle (HBO5/brevetés) n’ont toujours pas leur propre place, axée sur la pratique, dans la législation. Les primes octroyées aux infirmières et infirmiers spécialisés ont été supprimées. La Flandre, qui a toujours refusé de subsidier les formations à cette fin, a désormais décidé de les suspendre partiellement. Par le biais d’un nouveau système de rémunération, les infirmières et infirmiers spécialisés gagnent désormais autant dans les hôpitaux après cinq ans de formation dans l’enseignement supérieur que celles et ceux qui sortent d’une formation professionnelle de trois ans. Il s’agit certes d’une preuve de solidarité syndicale, mais cela est loin de motiver les jeunes qui souhaitent se perfectionner dans leur profession (les infirmières et infirmiers spécialisés en soins intensifs n’étaient-ils pas en première ligne avec leurs médecins pour sauver la vie des patients ?).

Malgré toutes les déclarations émouvantes sur l’attractivité de la profession, le groupe le plus important de travailleurs du secteur des soins de santé — on recense quelque 140 000 infirmières et infirmiers actifs en Belgique — est à peine entendu entre les managers et les médecins. Traditionnellement, les infirmières et infirmiers sont des personnes pratiques qui préfèrent se consacrer à leurs patients au quotidien plutôt que de s’afficher dans la presse et en politique pour leurs propres intérêts… Jusqu’à ce que la coupe soit pleine et que les décideurs politiques leur tournent ostensiblement le dos.

Nursing : what it is and what it needs (référence à F. Nightingale)

Une bonne rémunération n’est pas le seul élément nécessaire pour améliorer la situation des prestataires de soins. Ils veulent avoir le temps de s’occuper de leurs patients/résidents avec humanité.

L’art infirmier ne se limite pas à déterminer les besoins en matière de soins, à élaborer des plans de soins et à appliquer des techniques de manière responsable. Il s’agit d’une approche holistique qui implique engagement et empathie envers le demandeur de soins, même si la «  vocation  » considérée comme banale et non professionnelle, a été balayée depuis longtemps. Les chômeurs ne sont pas massivement contraints d’être les premiers à accompagner un patient très contagieux. Toute personne qui choisit le métier d’infirmière ou infirmier pour la sécurité de l’emploi s’enfuira à la prochaine épidémie. Les soins infirmiers ne sont pas un passeport pour le marché du travail, mais un choix positif de prendre soin de son prochain. L’afflux de nombreux jeunes au début de cette année scolaire en est la preuve.

L’argent ne devrait pas être la seule motivation pour le choix de cette profession. Les jeunes et les personnes en reconversion professionnelle qui choisissent ce métier doivent bénéficier de conditions favorables et avoir la certitude que leur profession ne s’effrite pas.

Les infirmières et infirmiers doivent dépasser leurs discordes et leur souci du détail. Leur formation doit rester étroitement liée aux valeurs fondamentales de la profession. Les infirmières et infirmiers ne sont pas tous des saints, mais comme dans de nombreux métiers, la grande majorité d’entre eux se montre engagée et impliquée. Même avant la COVID-19, notre pays était confronté à de sérieuses coupes budgétaires. En toute objectivité, force est de constater qu’il existe des secteurs et des professions dans le secteur des soins de santé où l’on peut économiser (bien) davantage. Des économies responsables tiennent compte des secteurs qui ont besoin de rattraper un retard, accumulé dans les pires circonstances sociales.

Le perfectionnement et la spécialisation doivent être garantis. La reconnaissance politique doit se traduire par des normes d’occupation et des ressources suffisantes allouées au soutien et à l’assistance logistique. Cela devrait permettre de dégager du temps pour les soins proprement dits.
En tant que principal groupe du secteur des soins de santé, les infirmières et infirmiers doivent être entendus de manière continue et structurelle dans le cadre de la formation politique à tous les niveaux de ce pays complexe. Une délégation d’infirmières et infirmiers doit être constituée, avec une participation directe des ceux-ci, et non dans le cadre d’une consultation politique sans eux.

Si les infirmières et infirmiers restent essentiels, les décideurs politiques doivent témoigner à l’art infirmier le respect dont il a besoin. Cela offre à la société la qualité de soins qu’elle mérite.


Avis à la population

Avis à la population


Avant qu’il ne soit trop tard, ne nous faites pas perdre espoir.

Avant de devoir nous applaudir à nouveau, il est encore temps d’agir rapidement.

Avant que le rebond ne devienne une vague ou un tsunami, il est encore temps de réfléchir.

Trop de soignants sont déjà tombés et d’autres risquent de suivre.

Trop de soignants sont toujours inquiets face à l’avenir et impuissants face à de mauvais comportements.

Comme l’a dit Dominique Pire, notre prix Nobel de la paix, « agir sans savoir est imprudent et savoir sans agir est une lâcheté », maintenant vous savez comment cous comportez et devez agir.

Aujourd’hui, c’est à notre tour de compter sur vous afin de ne pas nous mettre en danger.

Lavez-vous les mains, gardez les distances et portez correctement votre masque.

Respectez les règles, tout le monde sera gagnant.

Prenez soin de vous.

Prenez soin des autres.

Prenez soin de nous… afin que nous puissions toujours assurer notre rôle.

 

En mémoire de nos collègues, afin que les efforts de tous ne soient pas vains.

 

L’Union Générale des infirmiers de Belgique (UGIB) représente la profession infirmière.

A travers les 46 associations professionnelles infirmières membres de l’UGIB, elle compte plus de 32.000 infirmier.e.s affilié.e.s


COVID nursing team readiness study Juin 2020

COVID nursing team readiness study Juin 2020

Près d’un quart des prestataires de soins utilisent trop peu de matériel de protection

Selon une étude menée par l’Université d’Anvers à la demande de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique, la majorité des prestataires de soins disposent d’équipements de protection individuelle en suffisance. Cependant, le matériel n’est pas toujours utilisé conformément aux directives de Sciensano.

Communiqué de presse:  Lire la suite…

Infographic COVID nursing team readiness study (juin 2020) 

Malgré une meilleure disponibilité du matériel la bonne utilisation reste aléatoire. L’Union Générale des Infirmier de Belgique demande une ligne de conduite claire, identique pour tous et scientifiquement validé.


Rapport Annuel 2019

Rapport Annuel 2019

Le rapport annuel donne un aperçu des activités de l’UGIB en 2019. Une année au cours de laquelle l’UGIB a continué à travailler, grâce à ses membres, pour le développement de qualité de la profession et le bien-être au travail des infirmiers. En défendant constamment nos points de vue et nos valeurs, nous avons influencé le processus décisionnel et l’opinion publique sur la profession et les soins infirmiers. Vous pouvez lire le rapport annuel 2019 ici.

Rapport Annuel d’activité AUVB-UGIB-AKVB 2019.pdf


L'UGIB est 'not amused' au sujet de la prime pour le personnel soignant

Ce jeudi 25 juin 2020, la Chambre a approuvé un amendement au budget d’urgence visant à débloquer un montant de 37,5 millions d’euros pour accorder au personnel de santé fédéral un chèque consommation de 300 euros net.
L’AUVB-UGIB-AKVB souhaite émettre quelques réserves strictes quant à cette démarche.

Cette initiative semble très impulsive, donne l’impression d’avoir fait l’objet de peu de réflexion à ce sujet et une fois de plus, le secteur n’a pas été consulté.
En outre, la proposition ne s’applique qu’au personnel de santé fédéral, tandis que le personnel des centres de soins résidentiels et des secteurs régionalisés est laissé pour compte.

Cette action est considérée par notre organisation comme cynique, dégradante et offensante.

– Le personnel de santé mérite en effet une prime. Cependant, le montant de 300 euros net est minime et tout à fait insuffisant. Cela représente encore moins que de la charité.

– Cette proposition est discriminatoire, car la prime ne peut être allouée à l’ensemble du personnel de santé et des infirmiers(ères) de tous les secteurs de la santé. Le fait que la répartition des compétences joue un rôle à cet égard également est affligeant et typique de la situation politique en Belgique. Ce signal est extrêmement démotivant pour tout le personnel actif dans les centres de soins résidentiels et dans les secteurs régionalisés. Quel affront que d’écarter ces travailleurs ! Cela s’avère d’autant plus douloureux que la pandémie de COVID a révélé plus que jamais que le secteur des soins de santé était le pilier social d’une société saine.

– Par contre, nous avons besoin de mesures structurelles dans tous les secteurs des soins de santé, tant dans le secteur fédéral que dans les secteurs régionalisés :

o Mesures supplémentaires pour accroître l’attractivité de la profession d’infirmier(ère) ;
o Une nouvelle orientation des tâches basée sur la particularité et sur la spécificité de la profession d’infirmier(ère) ;
o Œuvrer à une normalisation ;
o Créer un modèle de soins intégrés .

Nous avons déjà exprimé notre point de vue à plusieurs reprises dans des communications précédentes ainsi que dans le Mémorandum 2019 de l’UGIB.

L’UGIB préconise une approche honnête et cohérente en vue de l’attrait de la profession d’infirmier(ère). La charité minimale, la récupération politique et les mesures discriminatoires y sont diamétralement opposées et constituent un coup dur pour les dizaines de milliers de prestataires de soins et d’infirmiers(ères) qui se sont démenés pendant plusieurs mois pour faire face à la crise du coronavirus.


Journée Internationale de l'Infirmière

Journée Internationale de l’Infirmière

Il y a 200 ans, le 12 mai 1820, naissait Florence Nightingale, à l’origine des soins infirmiers tels que nous les connaissons aujourd’hui. L’occasion, pour l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB), de rappeler le rôle majeur de cette profession dans notre société. Les infirmiers et infirmières sont essentiels pour la Santé publique. La crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 le prouve chaque jour. Plus que jamais, le secteur infirmier nécessite un important réinvestissement financier mais aussi humain.

Née en 1820 à Florence, une des villes italiennes qui, deux siècles plus tard, allait figurer parmi les premières en Europe à être frappées de plein fouet par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, Florence Nightingale aurait sans nul doute pu faire partie des héroïnes d’aujourd’hui, de ces centaines de milliers de soignant·e·s que la population applaudit chaque soir à 20 heures. Pionnière des soins infirmiers modernes, précurseur dans la formation du personnel soignant, cette infirmière britannique de bonne famille n’a, en son temps, jamais hésité à bousculer les codes. Confrontée, déjà, à une pénurie de matériel et à une mortalité importante (Guerre de Crimée), Florence Nightingale a instauré des règles sanitaires – des objets, des locaux, du linge de corps – qui sont plus que jamais d’actualité avec la pandémie actuelle. Elle a fondé la première école d’infirmières (1860), au cœur même de l’hôpital et en collaboration étroite avec les médecins. Quelle modernité ! C’est elle également qui, à l’écoute des besoins des malades et jamais avare de réconfort, mit en lumière l’importance de la relation patient-soignant. Enfin, férue de mathématiques, Florence Nightingale jonglait avec les statistiques médicales et excellait dans la présentation d’informations de santé publique. Elle aurait fait une experte parfaite pour les médias d’aujourd’hui !

L’héritage de Florence Nightingale fait terriblement écho à la situation que nous vivons actuellement. Chaque jour qui passe nous montre combien les soins infirmiers sont essentiels à la santé de tous et de chacun. Quelque 140 000 infirmiers sont actifs aujourd’hui en Belgique. La garantie des effectifs est cruciale pour la qualité des soins dans nos hôpitaux, nos établissements de soins et pour la collectivité, de même que pour la sécurité des patients. Un nombre approprié d’infirmiers doit être disponible en permanence pour assurer ces prestations, en combinaison avec une formation d’excellence, des compétences diversifiées et une forte expertise pour satisfaire aux besoins du patient, et s’assurer que l’environnement et les conditions de travail permettent au personnel de fournir des soins de qualité. Nouvelles connaissances et technologies, évolution de la législation et du paysage des soins de santé, bouleversements socioéconomiques… Les infirmiers sont continuellement soumis à de nouveaux défis. La pression au travail est de plus en plus élevée et le manque de personnel et de moyens, récurrent. Donnons enfin à la profession infirmière la place et la reconnaissance qu’elle mérite. Donnons-lui les moyens (temps, matériel, salaire, valorisation) d’une pratique de qualité et d’une qualité de vie au travail. Ce sera la meilleure façon de la remercier pour son engagement total et ses sacrifices de ces dernières semaines.