Ce jeudi 25 juin 2020, la Chambre a approuvé un amendement au budget d’urgence visant à débloquer un montant de 37,5 millions d’euros pour accorder au personnel de santé fédéral un chèque consommation de 300 euros net.
L’AUVB-UGIB-AKVB souhaite émettre quelques réserves strictes quant à cette démarche.
Cette initiative semble très impulsive, donne l’impression d’avoir fait l’objet de peu de réflexion à ce sujet et une fois de plus, le secteur n’a pas été consulté.
En outre, la proposition ne s’applique qu’au personnel de santé fédéral, tandis que le personnel des centres de soins résidentiels et des secteurs régionalisés est laissé pour compte.
Cette action est considérée par notre organisation comme cynique, dégradante et offensante.
– Le personnel de santé mérite en effet une prime. Cependant, le montant de 300 euros net est minime et tout à fait insuffisant. Cela représente encore moins que de la charité.
– Cette proposition est discriminatoire, car la prime ne peut être allouée à l’ensemble du personnel de santé et des infirmiers(ères) de tous les secteurs de la santé. Le fait que la répartition des compétences joue un rôle à cet égard également est affligeant et typique de la situation politique en Belgique. Ce signal est extrêmement démotivant pour tout le personnel actif dans les centres de soins résidentiels et dans les secteurs régionalisés. Quel affront que d’écarter ces travailleurs ! Cela s’avère d’autant plus douloureux que la pandémie de COVID a révélé plus que jamais que le secteur des soins de santé était le pilier social d’une société saine.
– Par contre, nous avons besoin de mesures structurelles dans tous les secteurs des soins de santé, tant dans le secteur fédéral que dans les secteurs régionalisés :
o Mesures supplémentaires pour accroître l’attractivité de la profession d’infirmier(ère) ;
o Une nouvelle orientation des tâches basée sur la particularité et sur la spécificité de la profession d’infirmier(ère) ;
o Œuvrer à une normalisation ;
o Créer un modèle de soins intégrés .
Nous avons déjà exprimé notre point de vue à plusieurs reprises dans des communications précédentes ainsi que dans le Mémorandum 2019 de l’UGIB.
L’UGIB préconise une approche honnête et cohérente en vue de l’attrait de la profession d’infirmier(ère). La charité minimale, la récupération politique et les mesures discriminatoires y sont diamétralement opposées et constituent un coup dur pour les dizaines de milliers de prestataires de soins et d’infirmiers(ères) qui se sont démenés pendant plusieurs mois pour faire face à la crise du coronavirus.