Internationaler Tag der Krankenpflege

Internationaler Tag der Krankenpflege

Il y a 200 ans, le 12 mai 1820, naissait Florence Nightingale, à l’origine des soins infirmiers tels que nous les connaissons aujourd’hui. L’occasion, pour l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB), de rappeler le rôle majeur de cette profession dans notre société. Les infirmiers et infirmières sont essentiels pour la Santé publique. La crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 le prouve chaque jour. Plus que jamais, le secteur infirmier nécessite un important réinvestissement financier mais aussi humain.

Née en 1820 à Florence, une des villes italiennes qui, deux siècles plus tard, allait figurer parmi les premières en Europe à être frappées de plein fouet par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, Florence Nightingale aurait sans nul doute pu faire partie des héroïnes d’aujourd’hui, de ces centaines de milliers de soignant·e·s que la population applaudit chaque soir à 20 heures. Pionnière des soins infirmiers modernes, précurseur dans la formation du personnel soignant, cette infirmière britannique de bonne famille n’a, en son temps, jamais hésité à bousculer les codes. Confrontée, déjà, à une pénurie de matériel et à une mortalité importante (Guerre de Crimée), Florence Nightingale a instauré des règles sanitaires – des objets, des locaux, du linge de corps – qui sont plus que jamais d’actualité avec la pandémie actuelle. Elle a fondé la première école d’infirmières (1860), au cœur même de l’hôpital et en collaboration étroite avec les médecins. Quelle modernité ! C’est elle également qui, à l’écoute des besoins des malades et jamais avare de réconfort, mit en lumière l’importance de la relation patient-soignant. Enfin, férue de mathématiques, Florence Nightingale jonglait avec les statistiques médicales et excellait dans la présentation d’informations de santé publique. Elle aurait fait une experte parfaite pour les médias d’aujourd’hui !

L’héritage de Florence Nightingale fait terriblement écho à la situation que nous vivons actuellement. Chaque jour qui passe nous montre combien les soins infirmiers sont essentiels à la santé de tous et de chacun. Quelque 140 000 infirmiers sont actifs aujourd’hui en Belgique. La garantie des effectifs est cruciale pour la qualité des soins dans nos hôpitaux, nos établissements de soins et pour la collectivité, de même que pour la sécurité des patients. Un nombre approprié d’infirmiers doit être disponible en permanence pour assurer ces prestations, en combinaison avec une formation d’excellence, des compétences diversifiées et une forte expertise pour satisfaire aux besoins du patient, et s’assurer que l’environnement et les conditions de travail permettent au personnel de fournir des soins de qualité. Nouvelles connaissances et technologies, évolution de la législation et du paysage des soins de santé, bouleversements socioéconomiques… Les infirmiers sont continuellement soumis à de nouveaux défis. La pression au travail est de plus en plus élevée et le manque de personnel et de moyens, récurrent. Donnons enfin à la profession infirmière la place et la reconnaissance qu’elle mérite. Donnons-lui les moyens (temps, matériel, salaire, valorisation) d’une pratique de qualité et d’une qualité de vie au travail. Ce sera la meilleure façon de la remercier pour son engagement total et ses sacrifices de ces dernières semaines.


Pressemitteilung Umfrage UZA & AKVB

Bruxelles, le 09 mai 2020

Près d’un prestataire de soins sur cinq ne dispose pas de masques FFP en suffisance

Dans l’enquête menée par l’Université d’Anvers, les infirmiers et infirmières indiquent n’avoir toujours pas assez de matériel à disposition

Selon une étude menée par l’Université d’Anvers à la demande de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique, un quart des prestataires de soins indiquent ne pas disposer de matériel suffisant pour se protéger. En outre, 27 % des prestataires déclarent ne pas avoir la possibilité de dépister les patients potentiellement infectés.

La crise actuelle du coronavirus est rythmée par le besoin de masques, de tabliers et autre matériel de protection. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’Université d’Anvers ont interrogé 1216 infirmiers(ères), aide-soignant(e)s et membres du personnel soignant. Cette étude a été réalisée à la demande de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB), qui souhaite connaître les besoins actuels des prestataires de soins sur le terrain dans le cadre de la crise du COVID-19.

« 18 % des personnes interrogées indiquent ne pas disposer de suffisamment de masques FFP pour pouvoir se protéger de manière optimale », déclare Filip Haegdorens (Université d’Anvers). « Nous déplorons également une pénurie de tabliers, de visières, de masques chirurgicaux et de gants. En outre, le personnel soignant signale un manque de matériel de base pour les soins. Ce chiffre est nettement supérieur pour les soins à domicile et dans les centres d’hébergement. Le manque d’oxygène a également été avancé par 18 % des prestataires actifs dans les centres de soins résidentiels. En outre, 7 % des prestataires de soins à domicile signalent une pénurie de médicaments palliatifs. »

27 % des prestataires déclarent ne pas avoir la possibilité de dépister les patients potentiellement infectés. L’explication la plus probable est que les kits de test ne sont pas toujours disponibles. « Nous devons pouvoir dépister les patients qui présentent des symptômes. C’est un élément important de la stratégie de sortie et nous suivrons de près l’évolution de ces chiffres au cours des prochains mois ».

Pas prêts pour la sortie

Bien que la Belgique ait prudemment commencé à assouplir progressivement les mesures prises dans le cadre de la crise du COVID, 87 % des infirmiers(ères) et des aide-soignant(e)s ne sont pas encore prêts à réduire les mesures dans leur propre environnement de travail. Dr Haegdorens : « Nos collègues continuent de déployer des efforts exceptionnels qui semblent prendre l’allure d’un marathon. Nous constatons que seuls 69 % des personnes sondées estiment pouvoir prodiguer des soins d’une qualité suffisante à leurs patients. La question est évidemment de savoir si ce chiffre était plus élevé avant la crise. »

Enfin, la moitié des infirmiers(ères) et aide-soignant(e)s n’ont guère confiance en l’approche adoptée par les autorités pour gérer cette crise.
Pascal Vanmeenen (UGIB) souligne que les infirmiers(ères) et les aide-soignant(e)s se trouvent en première ligne de la pandémie de coronavirus depuis déjà plusieurs semaines. Ils fournissent un travail remarquable et méritent tout notre respect à cet égard. Ce sont ces personnes qui, en toutes circonstances, doivent disposer d’équipements de protection, de kits de test et d’un encadrement suffisants pour pouvoir travailler en toute sécurité et fournir des soins de qualité. Les résultats révèlent que ces conditions ne sont pas toujours remplies. Impliquer davantage les infirmiers(ères) de manière cohérente et structurelle dans les décisions politiques et prendre en compte l’expertise disponible au sein du groupe professionnel pourrait certainement y contribuer de manière positive.

Les chercheurs invitent tou(te)s les infirmiers(ères) et aide-soignant(e)s en Belgique à participer à nouveau à l’enquête le mois prochain sur le site www.ugib.be.

Communiqué de presse sur l’enquête ici: Communiqué de presse NuTeReS Mai 2020.pdf


La gestion de la crise du Covid-19 du point de vue de la profession infirmière

Communiqué de presse

La gestion de la crise du Covid 19 du point de vue de la profession infirmière; le torrent qui fait déborder l’océan

Bruxelles, le 07 mai 2020. – Deux nouveaux Arrêtés Royaux (AR) ont été publiés au Moniteur Belge ce 4 mai 2020. Le premier concerne la réquisition des professionnels des soins de santé et le second l’exercice de l’art infirmier par des professionnels de soins de santé non qualifié.

Les associations professionnelles infirmières représentent et défendent les praticiens de l’art infirmier. Depuis 2013, 46 d’entre elles se sont rassemblées au fur et à mesure sous la coupole de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB) afin d’unir leur voix et de faire entendre les besoins des professionnels.

Se faire entendre, être consulté n’est déjà pas chose aisée en temps normal, alors qu’en est-il en temps de crise ?

Le bilan est simple, nous ne sommes que peu ou pas entendus, nous ne sommes que peu ou pas consultés, nous ne sommes que peu ou pas informés. Et ce, bien que depuis le début de la crise du Covid-19, l’UGIB ainsi que plusieurs associations se soient manifestées, auprès des différentes structures politiques et entités fédérées, en donnant leurs visions et avis constructifs sur la gestion de la crise ainsi que sur les besoins des professionnels qu’ils représentent dans tous les secteurs d’activités (hôpitaux, MR-MRS, soins à domicile …).

Notre dernier courrier demandait un avenir meilleur qui offre des perspectives et des garanties à nos professionnels, un avenir où les professionnels puissent enfin être reconnus comme incontournables face aux enjeux de santé publique et à l’évolution des soins de santé… mais quelle ne fut pas notre surprise d’apprendre récemment la publication expresse de deux arrêtés royaux concernant notre profession, et ce, sans une réelle concertation et information correcte du secteur. Ceci est donc vécu comme une véritable gifle dans le visage d’une profession qui, depuis le début de la crise,  est au front et mise à mal.

Si certains éléments de ces AR trouvent leur justification au regard de la crise, ils nécessitent d’être expliqués, précisés, amendés. Le flou autour des modalités d’application fait craindre le pire pour une profession qui se sent peu valorisée, peu reconnue et qui se voit banalisée, tant il serait « apparemment » facile de transférer des connaissances à d’autres professionnels de la santé, alors que toutes les études démontrent, entre autres, qu’en fonction du nombre d’infirmiers présents au chevet du patient et de leur niveau de qualification, le taux de mortalité diminue. Une profession où les cicatrices historiques des mesures transitoires (brevet infirmier) sont toujours bien présentes et ne sont toujours pas résolues.

Une fois encore, la méthode n’est pas la bonne, et nous ne pouvons rester à attendre et à ne rien dire. Malheureusement (ou heureusement), nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas jeter les armes, car la garantie de la continuité de prise en charge des patients, résidents ou autres prime et reste notre mission première… mais aujourd’hui la coupe est pleine et nous demandons à être entendus, reconnus et qu’une politique structurelle soit définie sur le long terme afin d’offrir des perspectives meilleures qui ne s’arrêteront pas après la crise avec les applaudissements.

Une fois encore, les motivations qui nous poussent à agir sont bien de garantir la sécurité de nos professionnels de santé, la qualité et la continuité des soins pour les patients ainsi que la pérennité du système sanitaire, tant tous ces éléments sont mis à mal. Il n’est pas normal encore à ce jour que :

  • la problématique de la disponibilité et de la conformité du matériel de protection ne soit pas résolue ;
  • les informations communiquées entre les différents organes et entités ne soient pas cohérentes ;
  • la politique de dépistage ne soit pas claire et opérationnelle ;
  • l’encadrement en personnel fasse toujours défaut ;
  • le plan de déconfinement n’ait pas été travaillé avec la profession ;
  • la nomenclature ne soit pas encore en cohérence avec la réalité de terrain et le coût réel des prestations en tenant compte du risque représenté par celles-ci ;
  • les professionnels qui sont exposés de manière récurrente aux patients Covid 19 ne soient pas valorisés ;
  • un cadastre réel des praticiens de l’art infirmier toujours actifs avec la disponibilité du lieu d’activité et du secteur d’activité ne soit pas disponible ;
  • notre mémorandum, accompagné d’un nouveau plan d’attractivité, ne  soit pas soutenu par un entérinement politique par :
    • des normes d’encadrement de qualité pour des soins de qualité dans tous les secteurs des soins infirmiers ;
    • une différenciation des fonctions équitable et correctement financée avec la poursuite et l’amélioration des travaux IFIC ;
    • des moyens de formation (y compris la formation continue) adéquate et de qualité, avec des objectifs précis à court et à moyen terme ;
    • une meilleure structuration/coordination des activités infirmières (intra et extrahospitalières) ;
    • Une représentation réelle et équilibrée de la profession infirmière dans tous les organes qui la concernent ;
    • un meilleur financement, notamment de la recherche, la formation, l’éducation des patients, la coordination, et les activités de promotion de la santé ;
    • des moyens (temps, matériel, salaire, valorisation) pour une pratique de qualité et une qualité de vie au travail ;
      • la reconnaissance de la pénibilité de la profession infirmière ;
    • une réelle considération de notre volonté de soutien et d’expertise.

Pour conclure, nous souhaitons également attirer l’attention de tous, à l’heure où nous parlons du déconfinement et de la préparation à une deuxième vague, que les premiers résultats d’études récentes montrent que les professionnels infirmiers ont un risque de burn-out élevé avec un épuisement émotionnel bien marqué et renforcé par les points cités précédemment. Dès lors, une vague à craindre, et qui sera peut-être la prochaine, est bien celle d’un secteur en souffrance qui s’effondre, qui ne se sent pas entendu, reconnu et valorisé, et pour lequel la relève se déforce à chaque année académique.

Ce communiqué de presse est rédigé conjointement au nom du président fédéral et des présidents des chambres francophones, germanophones de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (AUVB-UGIB-AKVB) :

  • Paul Sonkes – président fédéral AUVB-UGIB-AKVB
  • Daniel Schuermans – vice-président fédéral AUVB-UGIB-AKVB
  • Adrien Dufour – président de la chambre francophone UGIB
  • Josiane Fagnoul – présidente de la chambre germanophone AKVB