Bruxelles, le 09 mai 2020

Près d’un prestataire de soins sur cinq ne dispose pas de masques FFP en suffisance

Dans l’enquête menée par l’Université d’Anvers, les infirmiers et infirmières indiquent n’avoir toujours pas assez de matériel à disposition

Selon une étude menée par l’Université d’Anvers à la demande de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique, un quart des prestataires de soins indiquent ne pas disposer de matériel suffisant pour se protéger. En outre, 27 % des prestataires déclarent ne pas avoir la possibilité de dépister les patients potentiellement infectés.

La crise actuelle du coronavirus est rythmée par le besoin de masques, de tabliers et autre matériel de protection. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’Université d’Anvers ont interrogé 1216 infirmiers(ères), aide-soignant(e)s et membres du personnel soignant. Cette étude a été réalisée à la demande de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB), qui souhaite connaître les besoins actuels des prestataires de soins sur le terrain dans le cadre de la crise du COVID-19.

« 18 % des personnes interrogées indiquent ne pas disposer de suffisamment de masques FFP pour pouvoir se protéger de manière optimale », déclare Filip Haegdorens (Université d’Anvers). « Nous déplorons également une pénurie de tabliers, de visières, de masques chirurgicaux et de gants. En outre, le personnel soignant signale un manque de matériel de base pour les soins. Ce chiffre est nettement supérieur pour les soins à domicile et dans les centres d’hébergement. Le manque d’oxygène a également été avancé par 18 % des prestataires actifs dans les centres de soins résidentiels. En outre, 7 % des prestataires de soins à domicile signalent une pénurie de médicaments palliatifs. »

27 % des prestataires déclarent ne pas avoir la possibilité de dépister les patients potentiellement infectés. L’explication la plus probable est que les kits de test ne sont pas toujours disponibles. « Nous devons pouvoir dépister les patients qui présentent des symptômes. C’est un élément important de la stratégie de sortie et nous suivrons de près l’évolution de ces chiffres au cours des prochains mois ».

Pas prêts pour la sortie

Bien que la Belgique ait prudemment commencé à assouplir progressivement les mesures prises dans le cadre de la crise du COVID, 87 % des infirmiers(ères) et des aide-soignant(e)s ne sont pas encore prêts à réduire les mesures dans leur propre environnement de travail. Dr Haegdorens : « Nos collègues continuent de déployer des efforts exceptionnels qui semblent prendre l’allure d’un marathon. Nous constatons que seuls 69 % des personnes sondées estiment pouvoir prodiguer des soins d’une qualité suffisante à leurs patients. La question est évidemment de savoir si ce chiffre était plus élevé avant la crise. »

Enfin, la moitié des infirmiers(ères) et aide-soignant(e)s n’ont guère confiance en l’approche adoptée par les autorités pour gérer cette crise.
Pascal Vanmeenen (UGIB) souligne que les infirmiers(ères) et les aide-soignant(e)s se trouvent en première ligne de la pandémie de coronavirus depuis déjà plusieurs semaines. Ils fournissent un travail remarquable et méritent tout notre respect à cet égard. Ce sont ces personnes qui, en toutes circonstances, doivent disposer d’équipements de protection, de kits de test et d’un encadrement suffisants pour pouvoir travailler en toute sécurité et fournir des soins de qualité. Les résultats révèlent que ces conditions ne sont pas toujours remplies. Impliquer davantage les infirmiers(ères) de manière cohérente et structurelle dans les décisions politiques et prendre en compte l’expertise disponible au sein du groupe professionnel pourrait certainement y contribuer de manière positive.

Les chercheurs invitent tou(te)s les infirmiers(ères) et aide-soignant(e)s en Belgique à participer à nouveau à l’enquête le mois prochain sur le site www.ugib.be.

Communiqué de presse sur l’enquête ici: Communiqué de presse NuTeReS Mai 2020.pdf