Des raisons de faire la fête ?

Félicitations à l’occasion de la Journée internationale des soins infirmiers – 12 mai 2025

Chaque 12 mai, nous célébrons la Journée internationale des soins infirmiers. En Belgique, cela devrait être bien plus qu’un simple geste de reconnaissance, de folklore ou de symbolisme.

Cette journée est l’occasion idéale de souligner l’apport inestimable des infirmier·ère·s, ainsi que les nombreux défis auxquels ils et elles doivent faire face.

Les infirmier·ère·s sont la pierre angulaire du système de santé, ne serait-ce qu’en raison de leur nombre : 150 000 infirmier·ère·s pour environ 50 000 médecins. Leur rôle ne se limite pas à une série d’actes techniques et au suivi médical : ils et elles offrent également un soutien émotionnel et une information concrète aux patient·e·s et à leurs proches, souvent dans des moments – au sens propre comme au figuré – douloureux.

Et pourtant, notre société continue largement à considérer cette implication comme allant de soi. Durant la pandémie de COVID-19, et peu après, il en allait autrement. Mais aujourd’hui, les applaudissements ont disparu des rues… y compris de la rue de la Loi. Avons-nous donc la mémoire si courte ?

Car les infirmier·ère·s doivent toujours composer avec une charge de travail écrasante, des perspectives de carrière limitées, et une reconnaissance insuffisante de la part des décideurs.

Certains responsables politiques savent peut-être que le 12 mai est la date de naissance de Florence Nightingale (Florence, 12 mai 1820 – Londres, 13 août 1910). Cette grande dame a, au XIXe siècle, posé les fondements des soins infirmiers modernes, centrés sur l’hygiène, l’observation systématique et l’organisation des soins.

Florence n’était pas une figure docile. Elle s’est battue sans relâche pour améliorer les conditions de travail et les possibilités de formation dans sa profession – bien avant que le reste de la société ne s’y intéresse. Aujourd’hui encore, sa mission reste d’actualité en matière de structuration et de valorisation des soins infirmiers.

Ce que peu de gens savent, c’est que cette pionnière des soins infirmiers modernes était aussi une statisticienne brillante.

Si elle voyait les chiffres actuels concernant la pénurie de personnel, la rémunération, la surcharge de travail ou le burn-out chez les infirmier·ère·s, elle surmonterait sa stupeur pour défendre, chiffres à l’appui, des salaires équitables, des horaires viables, des formations attractives… et une voix plus forte dans les concertations politiques et en matière de soins de santé.

Que le 12 mai ne soit pas une journée de fête vide de sens, mais un appel à ne pas réduire le « statut de héros » des infirmier·ère·s à de simples moments d’applaudissements. Il est temps d’apporter des solutions durables.
L’an prochain, le 12 mai reviendra. Espérons que nous aurons alors, enfin, de vraies raisons de faire la fête.

 

AUVB-UGIB-AKVB (écrit par Marc Geenen)